Le mois d'Avril aura été marqué par plus de 30 reportages ayant des thèmes plus que variés. De la poursuite du travail avec les jeunes Gymnastes de Saint Pierre des Corps au Portraits en studio en passant par les paysages de Lyon, ce sont plus de 5500 photographies retenues et livrées ce mois ci. Comptez un ratio d'environ un demi et vous aurez le total des photographies réalisées, le nombre de fois que mon index déclenché l'obturateur.

En plus de ces multiples reportages, le mois a été ponctué par la création avec Mme. Auger-Rabier et ses collègues d’un catalogue de l’exposition que nous étions en train de monter. Ce sont plusieurs dizaines d’heures cumulées (surtout pour elle d’ailleurs…) mais pour un résultat plus que satisfaisant soit : une rencontre de 3 heures avec 174 élèves de seconde, une exposition réalisée main dans la main avec ces mêmes élèves, un catalogue ressemblant plus à un petit livre, dont les 100 exemplaires pré-tirés ont été tous achetés et un vernissage plus que réussi.

Le plus important est la portée pédagogique du projet. Les portées pédagogiques devrais-je plutôt dire… La première était de faire découvrir un pays d’Afrique à des élèves d’un lycée dont la « mixité sociale » n’est plus à démontrer.  Sur ce premier point, je me suis rendu compte qu’ils avaient une vision extrêmement pertinente du monde qui les entoure, en fait, très terre à terre. La seconde était de les sensibiliser à la lecture de l’image. La photographie est un médium qui les entoure, qui nous entoure tous, que ce soit l’image animée (vidéo) ou l’image fixe (photo) elle est présente partout. Les média font passer énormément d’informations grâce à cette image, informations mais aussi émotions et ce sont ces émotions générées par des images mal interprétées qui peuvent devenir dangereuses pour l’individu comme pour le groupe. Notre travail était alors de leur donner les prémices d’une analyse critique aussi bien sur le plan de la technique de lecture de l’image que de la compréhension du contexte de la création du médium.

Lors de notre rencontre, les élèves de seconde du lycée Chaplin m’ont impressionné par leur capacité d’écoute, leurs questions, leur volonté de comprendre. Un, en particulier, a attiré mon attention, il a été expulsé pour avoir « démonté la gueule » d’un autre élève et est actuellement en sursis dans le lycée. Il veut écrire, il aime écrire et passe son temps à le faire. Seulement un jour il a pété les plombs, ça arrive non ? … Quand il est venu me voir après mon intervention en salle polyvalente, on a discuté pendant près de 30 minutes, sur son temps libre (très important à noter je pense). Quand il me parlait qu’il voulait écrire pour témoigner il avait cette petite étincelle dans les yeux qui disait : « j’ai un rêve, j’y crois, mais tu sais, vu le monde dans lequel je vis, c’est dur d’aller jusqu’au bout, je ferai quand même tout ce que je peux… »